L’exacerbation de la BPCO est un événement aigu, sa définition évolue et le GOLD 2022 retient une « aggravation de la symptomatologie respiratoire nécessitant l’ajout d’un traitement supplémentairev». Les experts soulignent la nécessité de prendre l’embolie pulmonaire comme diagnostics alternatifs des exacerbations de BPCO. Toutefois, les symptômes de ces deux entités se recouvrent en bonne partie, et on renonce souvent à rechercher l’EP chez tels patients.
Décrire la prévalence de l’EP chez les patients hospitalisés pour exacerbation de BPCO et de tenter d’objectiver les facteurs de prédiction de l’EP dans cette population afin d’identifier les patients chez lesquels une EP doit être recherché.
Étude rétrospective portant sur 140 patients admis pour exacerbation de BPCO au service de pneumologie à hôpital Arrazi sur un période de 5 ans allant de 2018 à 2020. Ces patients ont été scindés en 2 groupes : groupe avec EP confirmé (G1) et groupe sans EP (G2).
Notre série est composée de 140 patients avec prédominance masculine 91 %, d’âge moyen de 61 ans (30–84 ans). La prévalence de l’EP est de 21 %. Dans le groupe d’EP : 30 patients. La détection de EP reposait sur l’angioscanner dans 24 cas et sur la scintigraphie pulmonaire chez les 6 autres. Dans le G2 (110 patients) : EP est éliminée chez les patients ayant un taux de D-dimères négatif et par l’angioscanner chez les patients ayant une probabilité intermédiaire avec D-dimères positifs. Les patients des deux groupes étaient comparables en ce qui concerne la moyenne d’âge, respectivement : 58 ans, 62 ans. L’analyse des facteurs de risque de maladie thromboembolique ne retrouvait pas de différence entre les deux groupes. Le score de Genève est intermédiaire dans 86 % dans G1 vs 63 % de G2. Par contre, les patients des deux groupes sont comparables sur le plan clinique et biologique. La gazométrie a objectivé une hypoxémie plus importante chez les patients du G1 estimée à PAO2 à 46±13 (mmHg) vs 58±12 (mmHg) dans G2, avec hypercapnie similaire entre les deux groupes.
Cette étude nous a permis de conclure que la prévalence de l’embolie pulmonaire dans les exacerbations de BPCO reste élevée, ainsi que seule l’hypoxémie importante peut être un facteur prédictif de cette affection aux cours des exacerbations. Ces résultats ne permettent pas d’identifier un profil des exacerbateurs chez qui une recherche systématique d’EP doit être entreprise. L’identification de l’EP au cours d’une exacerbation de BPCO est problématique ; est-ce un diagnostic étiologique ou alternatif ?
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Publié par Elsevier Masson SAS.